La rue Juiverie va de la Grande Rue à la rue de la Posterle. A l'origine ce fut le lieu où s'étaient regroupés les juifs, d'où son nom. En Avignon et au Comtat Venaisin, ils étaient nombreux. Nous ne pouvons dire quelle était la population juive de Châteauneuf, mais ce qui est certain c'est qu'un cimetière leur était réservé hors des murs. Leur principale activité était le commerce, profession dans laquelle ils excellaient, n'oublions pas que les juifs furent les banquiers de la France.
L'épicentre du tremblement de terre de 1873 étant Châteauneuf, pratiquement toutes les maisons ont souffert de ce séisme. Dans la rue de Juiverie, mais aussi dans de nombreuses autres rues du village, on peut voir plusieurs arcs-boutants construits en pierre, après ce cataclysme, afin d'étayer les maisons. Ils étaient destinés à remplacer les étais en bois qui avaient été mis en place, sur l'ordre de la Préfecture, dans les jours qui ont suivi la catastrophe.
En parcourant la rue de Juiverie, de la Grande Rue à la Posterle, on découvre, sur la gauche, une ouverture pratiquée à travers les remparts et qui fut ouverte il y a peu d'années pour permettre un passage entre la place des orpailleurs et la place du Valladas. A ce propos, les orpailleurs étaient ces personnes qui ramassaient du sable dans le lit du Rhône et, en le tamisant, espéraient recueillir des paillettes d'or. On ne précise pas le nombre de personnes qui ont fait fortune de cette manière, mais gageons qu'il y en eut beaucoup qui en ont rêvé.