Le bourg de Châteauneuf s'est développé au Moyen Age en hauteur sur le coteau Martholet qui assura sa protection. Attesté au 11e siècle, son château aujourd'hui disparu était administré successivement par plusieurs seigneurs laïcs. Implanté au sommet du coteau, il était localisé sur la plate-forme à proximité de la chapelle Notre-Dame du mont Carmel et du cimetière. Le village castral se développa en contrebas près de l'église Saint-Pierre-aux-Liens, protégé naturellement et par une enceinte agrémenté de trois portes monumentales aux 14e-15e siècles. Conservées et visibles à l'ouest, au sud et au nord, ces portes se présentaient comme des passages voûtés parfois couronnés de mâchicoulis. Elles devaient être pourvues d'une herse, grille de fermeture, et surmontées d'une plate-forme avec ou sans créneaux, pour contrôler des abords du village. Entre 1395 et 1400, le village et l'église furent ravagés par les troupes de Raymond de Turennes, qui détruisirent l'église paroissiale.
Dans sa physionomie, le bourg adopte une forme radio-concentrique qui suit la topographie et conserve son charme médiéval provençal par ses sols en calades, soustets (rues couvertes voûtées surmontées d'une maison), boutiques, fontaines, portes à linteau en accolade parfois ornées de blason et fenêtres à meneaux, auquel s'ajoute l'abondance de la végétation entre les parcelles des maisons. On peut encore admirer un beffroi de la fin du Moyen Age, édifié au-dessus de la maison consulaire (pouvoir civil), avec son horloge dont l'usage remontait au 16e siècle au moins. Aux 17e-18e siècles, Châteauneuf devint difficile d'accès et perdit progressivement sa population au profit du bourg de La Bégude qui se développa dans la vallée le long de la voie routière. Ce dernier devint définitivement le chef-lieu de la commune en 1894.