Les Baronnies, une région par monts et par vaux

Les Baronnies drômoises sont un paradoxe. Ces moyennes montagnes du piémont alpin sont la terre de prédilection de plantes emblématiques de la culture méditerranéenne, lavande fine, thym et olivier. Traversées par la ligne de partage des eaux entre le bassin rhodanien et celui de la Durance (plus exactement d’un de ses principaux affluents, le torrent du Buëch), elles n’ont toutefois jamais été rassemblées autour d’une montagne fédératrice comme ce fut le cas avec le Ventoux ou dans le Luberon, les voisins méridionaux. Si cette région tient son originalité de la géologie et de son patrimoine naturel, elle doit en revanche son nom à l’histoire humaine, au souvenir de la féodalité. Mais cette empreinte de l’homme n’a jamais été suffisamment forte pour imposer une unité au territoire : la romaine Vaison n’a pu fédérer les vallées de l’Eygues et de l’Ouvèze, à l’instar de Die, située au cœur de la haute vallée de la Drôme. Depuis plus de deux siècles, l’éclatement des Baronnies historiques entre quatre départements, la Drôme, les Hautes-Alpes, le Vaucluse et les Alpes-de-Haute-Provence, et depuis les années 1960 entre deux régions, Provence-Alpes-Côte-d’Azur et Auvergne-Rhône-Alpes, semble rejouer la pièce d’une unité improbable.

Source : M. Bois, A. Vernin, Patrimoines des Baronnies. Paysage, architecture et histoire, Département de la Drôme, 2006