La porte monumentale

Marqueur urbain et patrimonial, une porte monumentale est un rare vestige des remparts qui ceignaient la commune jusqu'au 19e siècle.

Cette porte semble avoir été commencée entre 1336 et 1338 à la demande de l'évêque, alors seigneur de Beaumont. Sa forme la rapproche des nombreux exemples de portes fortifiées construites entre les 13e et 14e siècles sur notre territoire.
Entre guerre des épiscopaux (long conflit qui opposa les évêques de Valence et les comtes du Valentinois), guerre de 100 ans et accessoirement épidémies de peste, les populations ressentent le besoin impérieux de se protéger derrière des murs munies de portes fortifiées.
Son aspect actuel est le résultat de nombreuses modifications au cours des siècles : traces de gonds et de verrous dont les gabarits donnent une idée de la monumentalité de la porte. Une palissade en bois et des fossés assuraient un système défensif alors que l'Escoutay, au débit plus important à l'époque, longeait les ouvrages militaires.
A l'étage, une salle permettait aux gardes de surveiller les allers et venues tandis que sur le côté une ouverture dont on voit encore les traces aujourd'hui permettait vraisemblablement d'accéder à un chemin de ronde.
Appelée Tour de l'horloge, il semble qu'en 1614, elle porte déjà ce nom et en 1701 de grosses réparations sont effectuées sur l'horloge et la toiture.
Impressionnante pour quiconque arrivait pour la première fois à Beaumont, cette porte d'accés au coeur de ville est depuis toujours un objet de fierté pour les Beaumontois. Ainsi on assiste à une véritable levée de bouclier lorsqu'en 1860, le conseil municipal vote à l'unanimité la destruction de la tour. Sans cette mobilisation, la ville aurait certainement perdu ce qui constitue un des monuments les plus emblématiques de son patrimoine.