Jusqu'en 1880, l'ancien cimetière est situé à l'entrée du village, côté Etoile. Il se trouve perché sur un monticule. Il se trouvait, à l'origine, autour de l'église. Il est partagé en deux : d'un côté le cimetière catholique, de l'autre le cimetière protestant.
Lorsque le Conseil municipal, en 1875, songe à un changement d'emplacement, cela ne se fera pas sans difficultés.
En 1875, le Conseil municipal délibère pour acheter un terrain à Monsieur Bérard. Ce terrain de 45 ares 58 ca, est situé, lieu-dit " La Grande Vigne ", cadastré en section J n° 394. Cette parcelle de terrain serait acquise en vue du transfert du cimetière de la commune.
Le 23 avril 1876, le Conseil municipal est convoqué suite à une pétition signée par plus de deux cents habitants de Montoison, qui s'opposent à l'acquisition du terrain Bérard pour l'implantation d'un nouveau cimetière. : " de plus après examen sérieux, une vingtaine de signatures qui y figurent appartiennent à des mineurs, à des femmes en soumission de mari, à des domestiques, à des personnes illettrées ... Par suite le nombre de signatures doit être réduit d'autant et n'entrer en compte que pour 156.... ". La commune de Montoison compte alors 1165 habitants.
Une pétition des habitants d'Ambonil est jointe au dossier. Le Conseil municipal : " le Conseil ne voit pas trop de quel droit, les habitants de cette localité, qui ont eux-mêmes, depuis un an, un cimetière spécial, viennent s'immiscer dans le choix d'un emplacement, alors qu'ils ont demandé et obtenu de ne plus venir inhumer leurs morts à Montoison... "
La Paroisse catholique met elle aussi son véto sur le terrain choisi par la municipalité.
Le 20 mars 1878, le Conseil Municipal toujours très soucieux du transfert du cimetière a deux alternatives :
- le terrain Bérard, situé au midi du village, avec comme inconvénient d'être à proximité d'habitations
- le terrain Thomé, quartier les Reynaud, qui réunit toutes les conditions. Il a une surface de 48 ares 48 ca.
Mais Monsieur THOME n'est pas vendeur. La situation de ce terrain étant la plus favorable, le Conseil décide de passer outre par la voie de l'expropriation.
Par délibération du 4 juillet 1880, nous apprenons que la commune est autorisée à acquérir à l'amiable le terrain de Monsieur Thomé. Deux experts sont nommés : Monsieur Urbain MOULIN, propriétaire cultivateur à Montoison pour le compte de Monsieur Thomé et Monsieur Jean-Félix SOTRON, propriétaire cultivateur à Montoison, pour la commune.
Par délibération du 13 novembre 1881, le conseil municipal décide la vente des concessions dans le nouveau cimetière. Les premières concessions vendues se situent à l'angle gauche, entrée sud, le long du mur de clôture. La première a été vendue à Jean-Pierre ROZIER pour la sépulture de Auguste ROZIER son frère.
En conséquence c'est bien sur le terrain THOME que va être établi le nouveau cimetière.
Et l'ancien cimetière ? Par délibération du 6 mai 1966, le conseil municipal sous la présidence de Maurice PERMINGEAT, maire, décide l'arasement de l'ancien cimetière, qui présentait un danger public du fait de l'écroulement du mur d'enceinte. Une place a été aménagée pour la construction de la Poste.
Dans le cimetière actuel, dans l'allée centrale, une tombe attire notre attention, celle du Docteur Marie THOME, médecin des pauvres. Il est décédé le 3 mai 1899 à l'âge de 91 ans. Dans l'allée qui longe le chemin des Serres, nous trouvons la tombe des prêtres de la paroisse de Montoison : Joseph Gachet (1810-1897, Isidore TORTEL (1836-1902), Henri COCHE (1872-1942). Dans l'allée, du coté Ouest, contre le mur de clôture, nous découvrons la tombe de la famille Béranger-Vallon. Là se trouve la sépulture d'Ernest VALLON (1867-1952) qui a été maire de Montoison de 1912 à 1944, soit 32 ans.
